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Transcription écrite du podcast :
Avant d'aller plus loin, j'aimerai vous prévenir que le format des podcasts va un peu changer. Je vais vous proposer des épisodes plus courts, d'une durée tournant autour d'une dizaine de minutes, plutôt qu'entre quinze et vingt pour les épisodes précédents.
En effet, ma situation de travail a changé, je dois faire face à de plus nombreuses sollicitations professionnelles, ce qui me laisse un peu moins de temps pour la préparation et l'enregistrement de ces épisodes.
La bonne nouvelle, c'est que, de ces multiples expériences professionnelles qui se profilent, je devrais pouvoir tirer d'autres sujets à partager, toujours en respectant les besoins de confidentialité de mes clients et clientes, bien entendu.
Salut tout le monde, pour ce 48e podcast !
Pour celui-ci, nous allons parler d’une thématique qui me tient particulièrement à coeur et en même temps qui me place parfois dans des situations pas toujours commodes vis-à-vis de mes collaborateurs et collaboratrices. Je veux parler d’histoire de la lisibilité du texte à l’écran.
La taille de texte, c’est quelque chose d’important, car la plupart du contenu internet est constitué d’information textuelle. Même sur les plateformes de streaming pour regarder des vidéos ou pour écouter des vidéos, vous avez une part non négligeable d’informations textuelles.
Ce qui est intéressant avec cette information textuelle, c’est que Jacob Nielsen rapporte que les internautes ne… lisent pas les informations présentées sur l’écran.
C’est un premier paradoxe que je trouve assez fascinant.
L’article vaut le détour. Il s’intitule « How Users Read on the Web », publié en 1997.
Il y a plusieurs éléments explicatifs pour ce résultat. Il s’agit déjà de comparer l’activité de lecture avec un référent. On va comparer avec le livre imprimé sur papier. Déjà, la lecture à l’écran est d’un point de vue postural plus exigeant. À moins que l’on considère l’usage d’une tablette, mais là, ce que l’on gagne en confort de manipulation, on le perd en taille d’écran.
Ensuite, la luminosité des écrans est assez inconfortable.
Les liseuses sont plus agréables pour des activités de lecture, mais ce ne sont pas des appareils pour naviguer sur le web.
Et d’ailleurs, parce que la lecture sur écran est désagréable, pour diffuser davantage le format numérique, c’est pour ça que les liseuses ont été inventées.
Il y a des nuances à apporter aussi à cette conclusion. Le fait que les internautes ne lisent pas ne veut pas dire qu’ils ou elles ne saisissent pas les informations qui leur sont présentées.
Bon, pour une bonne part, c’est effectivement le cas, mais il s’agit surtout d’identifier le plus rapidement possible quelles sont les informations pertinentes, pour pouvoir se permettre tout aussi rapidement ignorer toutes les autres et ainsi vite, réaliser l’interaction permettant d’arriver à l’étape de navigation suivante.
Pour cela, il y a plein de techniques que l’on réalise quasi inconsciemment.
Déjà, il y a nos habitudes d’utilisations.
On s’attend à retrouver certaines fonctionnalités à certaines places. Le bouton pour quitter en haut à droite sur Windows, en haut à gauche sur Mac. Les menus et barres d’outils sur le haut. L’heure en bas à droite sur Windows, en haut à droite sur Mac.
C’est d’ailleurs amusant, car ces habitudes sont tellement ancrées que si vous extirpez un utilisateur ou une utilisatrice de leur environnement pur Windows ou pur mac et que vous les inversez et bien les moments de désorientations peuvent être assez savoureux.
Les habitudes des dispositions des informations sont en général super pratiques.
Dans une page avec beaucoup de contenu textuel, elles permettent en général de repérer un titre, éventuellement un sous-titre et un développement décomposé en plusieurs paragraphes, juste en identifiant des placements de bloc de textes du coin de l’oeil et en discriminant des tailles de texte aussi.
Mais l’activité de lecture elle-même, elle ne peut pas se faire du coin de l’oeil. Elle nécessite de poser précisément le regard sur les lettres pour en extirper les formes et le sens. C’est bien plus fastidieux qu’un scan rapide qu’une vision un peu plus périphérique permet.
Je dis un peu plus périphérique, car bon, l’essentiel de l’écran reste quand même devant les yeux, pas sur les côtés.
Mais vous comprenez l’idée. Les caractères sont lisibles quand ils sont dans la zone fovéale de notre regard, en vision centrale.
L’étude de Nielsen date quand même de 1997. Presque un quart de siècle maintenant. Ça commence tout de même à faire beaucoup. Les écrans n’étaient pas de la même qualité et de même résolution que maintenant. Il y avait beaucoup d’écrans à tube cathodique. C’était encore plus fatigant pour les yeux. Il n’y avait pas ou peu de mode d’affichage à faible lumière bleu pour diminuer la fatigabilité des écrans.
De façon générale, j’aimerais bien lire une réactualisation de cet article avec des configurations matérielles actualisées.
Il n’empêche, vous devez vous aussi connaître des personnes qui disent préférer encore la lecture sur papier que sur écran. J’en fais partie.
La lecture sur écran est pénible et on s’efforcera de diminuer autant que possible la durée de cette activité.
Il y a, dans ce sens, plusieurs recommandations :
Faire des phrases courtes.
Aligner les blocs de texte verticalement sur la gauche.
Ne pas aligner les blocs de texte verticalement sur la droite, ça permet aux personnes dyslexiques, mais pas qu’elles, de revenir sur la ligne suivante plus facilement.
Bien aérer les paragraphes.
Choisir sa police avec soin. Il y a plein d’ouvrages différents, il y a tout un débat pour savoir s’il faut préférer des polices avec ou sans sérif.
Globalement, il me semble qu’il est préférable d’éviter les sérifs pour permettre l’affichage de police avec moins de fioritures à l’écran. Les caractères sont plus épurés et permettraient ainsi une identification plus rapide. Mais pour une activité de lecture plus longue et à condition que la résolution soit assez bonne, il semblerait que les sérifs favorisent le suivi des lignes sur lequel les caractères se posent et permettent une activité de lecture plus agréable sur la durée.
Dans tous les cas, il vaut mieux privilégier les polices de caractères banales, car ce sont elles qui permettent l’identification des lettres la plus rapide. L’habitude de déchiffrage aide à gagner du temps.
Vous pouvez vous permettre de partir sur des polices plus fantaisistes pour des titres, en étant prudent et prudente sur la taille de ces titres et à condition que la lecture n’ait pas besoin d’être rapide.
Il est préférable de décortiquer de longues phrases en plusieurs petites phrases distinctes. Éventuellement, les présenter sous la forme de liste.
Des listes à points sont en général très bien, mais il est parfois préférable de partir sur des listes numérotées, qui permettent l’identification plus rapide du nombre d’idées distinctes présentées dans le paragraphe.
Il faut faire attention au contraste.
Pendant un moment, le contraste maximal pur noir sur pur blanc était valorisé.
Ce n’est plus le cas depuis un bon nombre d’années. Il semble qu’il soit plus agréable d’avoir un contraste plus doux pour le regard, avec une police en gris foncé sur un fond gris clair.
Pour savoir quels niveaux de gris vous pouvez utiliser, vous pouvez partir sur les outils en ligne intitulés contrast checker qui permettent de vérifier si votre contraste de lecture satisfait les recommandations du WCAG ( Web Content Accessibility Guidelines ).
Ok, tout ça aide beaucoup, mais on passe toujours à côté d’un paramètre super essentiel pour le confort de lecture. Quelle taille ?
Et ça… on en parle dans le prochain épisode…
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Transcription et édition du podcast : Stéphanie Akré
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